L'ouragan Matthew a fait au moins 842 morts lors de son passage sur Haïti mercredi, selon des officiels de la Direction de la protection civile haïtienne, cités par l'agence de presse Reuters.
Ce nouveau bilan a été confirmé par une branche locale de l'organisation gouvernementale émanant du ministère de l'Intérieur et des collectivités territoriales. Le ministère de l'Intérieur n'a toujours pas revu à la hausse son bilan officiel qui demeure à 271 morts.
Les autorités haïtiennes et les ONG font état d'un bilan humain dramatique après le passage de l'ouragan Matthew sur l'île mercredi.
Des bilans qui diffèrent souvent selon les sources, mais qui sont toujours extrêmement lourds.
Au moins 400 personnes ont perdu la vie, a indiqué à l'AFP le sénateur haïtien Hervé Fourcand, élu de la région Sud. Tout en précisant qu'un certain nombre de communes restaient inaccessibles plusieurs jours après l'arrivée sur le pays de l'ouragan alors de catégorie 4, sur une échelle de cinq. Il soufflait alors autour de 230 km/h.
La protection civile du Sud a évoqué pour sa part un bilan de 315 morts. Mais ce chiffre ne prend pas en compte les communes de Camp Perrin, Les Anglais, Coteaux et Arniquet, a-t-elle précisé à l'AFP.
Le sud-ouest du pays, surtout la péninsule de Tiburon, a payé le plus lourd tribut, en particulier les localités côtières Jérémie, qui compte environ 30 000 habitants, et Les Cayes, troisième ville du pays.
La boue a tout envahi, des routes étaient toujours impraticables et un pont crucial a été emporté mardi.
Selon un bilan à jeudi soir du bureau des Nationsk unies pour l'aide humanitaire (OCHA), jusqu'à 80 % des récoltes ont été perdues par endroits et plus de 350 000 personnes ont besoin d'une assistance humanitaire. Plus de 21 000 personnes ont été évacuées.
« De très importants dégâts sont attendus à Grand'Anse et dans le sud, en particulier dans les villes des Cayes, Jérémie et Port Salut », a indiqué l'OCHA vendredi matin.
Plus de 29 000 maisons ont été détruites rien que dans le sud. À Jérémie « 80 % des bâtiments ont été rasés », selon Jean-Michel Vigreux, directeur de l'ONG Care Haïti.
Aux Cayes, les habitants tentaient de reprendre une vie normale vendredi matin avec le retour du soleil. Matelas et habits détrempés séchaient tandis que des habitants s'activaient aux réparations.
Son quartier de Croix-Marche à Terre a particulièrement souffert. Ce n'était plus vendredi matin qu'un entrelacs d'arbres déchiquetés, de tôles, de détritus en tous genres d'où émergeaient des maisons éventrées, qui n'étaient souvent que de simples abris de fortune avant la puissante tempête.
Les plantations de bananiers et de manguiers de la plaine environnante ont été totalement ravagées, a constaté une journaliste de l'AFP.
Accompagné de plusieurs ministres, le premier ministre Enex Jean-Charles doit aller vendredi « constater l'état de certaines infrastructures affectées et marquer sa solidarité (...) avec les victimes du grand Nord », selon un communiqué officiel.